Pontesprit

De Joe Haldeman, 1976.

Fidèle à ma parole, je n’ai pas mis longtemps à mettre la main sur un autre ouvrage de Joe Haldeman, quelques temps après avoir terminé En mémoire de mes pêchés. Soyons honnête ; je n’ai pas été le chercher bien loin, puisqu’il s’agissait d’un des innombrables titres dans ma PAL. Retour, donc, sur la plume très marquée années 70 d’Haldeman.

Oublions le caractère épisodique d’En mémoire de mes pêchés ; Pontesprit est un réel roman de SF qui mélange pour le meilleur et pour le pire des thématiques aussi vastes et complexes que les voyages interplanétaires, la transmission de pensées, le premier contact avec une intelligence extraterrestre et des réflexions sur l’armée, la sexualité (et la construction familiale) et la rédemption. Et, pour être honnête, cela fait un peu beaucoup pour un court roman de 250 pages.

Du coup, on a peu l’impression d’être devant un patchwork foutraque qui se cherche la plupart du temps un fil conducteur cohérent. Rédigé comme les mémoires enregistrées de Jacque, sans le « s » final, un explorateur interstellaire pour le compte de la planète Terre, le livre s’ouvre sur une description du métier de Jacque, une nouvelle forme de colon dont le rôle est de s’assurer la viabilité à terme de planètes et amas stellaires lointains grâce à une nouvelle technologie qui permet à un petit groupe de personne de se déplacer instantanément à de grandes distances sidérales (avec, cependant, un effet de retour qui les renvoie vers leur lieu de départ quelques minutes/heures/jours ou semaines après leur arrivée en ces nouveaux lieux, avec ce que cela peut provoquer comme dangers et accidents). Sur un satellite lambda, ils découvrent une sorte de méduse qui permet aux êtres vivants qui la tiennent de lire dans les pensées l’un de l’autre. Avec l’effet malencontreux que le premier être vivant qui touche la méduse meurt dans un temps proportionnel à ses ces capacités psychokinétiques (ou quelque chose comme ça). Et comme seconde limitation que la qualité de l’effet, de la transmission, diminue progressivement chaque fois qu’un être vivant touche la bestiole, jusqu’à n’être plus qu’une retransmission inintelligible.

Heureusement, Jacque touche le « pontesprit« , qui donne son nom au bouquin, en second. Après ce premier temps fort, Haldeman dilue son récit dans diverses pistes explorées parallèlement l’un à l’autre. Il abandonne au passage le côté « confession » des mémoires de Jacque et alterne les chapitres avec le point de vue d’autres acteurs (des scientifiques, la copine de Jacque), voir avec des rapports administratifs, statistiques ou militaires relatifs aux pontesprits et leur impact. Puis vient, passé la moitié du bouquin, le contact avec une civilisation extraterrestre apparemment belliqueuse qui d’une part massacrent les colons avec lesquels ils ont établis un contact et, d’autre part, semblent se rapprocher dangereusement des dominions humains dans la galaxie. Je vous laisse le plaisir de découvrir la suite de l’histoire si le bouquin vous tente, mais vous aurez déjà compris que Jacque et le pontesprit jouerons un rôle important dans l’établissement d’un dialogue, indépendamment de la qualité ou du contenu de celui-ci.

La quatrième de couverture dithyrambique exagère certainement la qualité et l’importance de ce roman qui est, il faut bien se l’avouer, assez anecdotique de par sa construction bancale. S’il est bourré de bonnes idées, il fait partie de ses œuvres frustrantes qui n’exploitent pas les pistes et réflexions qu’elles amènent. Le côté violent et colérique de Jacque, fort détaillé au début du roman, est réutilisé de manière tout à fait artificielle pour justifier la « connexion » avec l’entité extraterrestre. Et si, comme le dit la quatrième de couverture, les extraterrestres en question font en effet penser aux insectes de la version ciné de Starship Troopers (Etoiles, garde à vous! est le roman de Robert Heinlein qui lui servit de matériau de base), leurs motivations restent très floues. La fin du bouquin, en particulier, affiche une rupture de ton et de propos qu’on a du mal à saisir, tant il semble contradictoire avec le contenu.

Bon. En somme, le bouquin est intéressant à lire car, comme le disais, il regorge de bonnes idées et de pistes de réflexion intéressantes qui pourraient être le terreau de nouvelles ou de romans de SF à elles-seules. Mais, imbriquées l’une dans l’autre de façon parfois un peu artificielles, ces bonnes idées se noient dans un roman mal construit qui laisse un méchant goût d’inachevé dans la bouche. Assez anecdotique, donc, les amis.

Mondocane

De Jacques Barbéri, 2016.

La période des fêtes de fin d’année est tout à fait propice pour une bonne tranche de post-apocalyptique ! Passé les premières pages un poil ésotérique, on entre dans le cœur du roman avec l’histoire de Jack, un informaticien récemment enrôlé dans l’armée en perspective d’un conflit mondial entre les deux grands blocs qui se disputent la Terre (sans doute, ce n’est pas précisé). Le bonhomme n’est pas réellement à l’aise dans la troupe, qui fait furieusement pensée à la bande de jeunes de Starship troopers. Lorsqu’une nouvelle recrue arrive, Jack tombe instantanément amoureux.

Il profite d’une dernière permission pour sortir avec la fille en question dans son quartier d’enfance. Mais, dès le lendemain, la guerre l’appelle : Jack est une ressource essentielle ; il est l’un des maîtres à penser de l’I.A. Guerres et Paix, l’I.A. qui détermine les réponses armées et les tactiques militaires à adopter pour son côté du conflit en devenir. Seulement voilà : l’autre côté aussi à développer une I.A. omnisciente. Et, comme souvent dans la S-F, les I.A. s’entendent pour se liguer contre leur ennemi commun, l’Homme.

Et c’est là qu’on entre réellement dans la partie magistrale de Mondocane : les I.A. provoquent une catastrophe mondiale qui déforme la réalité et altère l’humanité. Jack, par une succession de hasards, s’en sort comme seul survivant de son unité et se réveille après sept ans, d’une hibernation/congélation d’urgence, dans le monde de demain. Monde de demain qui n’est pas spécialement beau à voir, ni sympathique à vivre. Les rares survivant de la catastrophe survivent bon gré mal gré en petites communautés qui se méfient l’une de l’autre. Jack est récupéré à son réveil par deux frères (l’un a un corps à moitié métallique, l’autre n’a plus que la moitié de son visage), la femme de l’aîné (une énorme femme qui compense son malheur avec des barres céréalières), leur fille (née après la catastrophe, elle est l’une des post-humaines, on l’imagine simiesque à souhait) et leur père (le masque à gaz du vieil homme à fusionné avec sa bouche lors de la catastrophe et il se nourrit via un ténia géant qui le parasite -à moins qu’il ne soit devenu le ténia et que son corps ne soit plus qu’une enveloppe ?-).

Et ce ne sont que les premiers survivants que Jack croisera. Et encore, je passe sur la sœur de la famille, corps assimilé à une pyramide humaine de plusieurs centaines de corps fusionnés qui partagent, semble-t-il une seule conscience. Bref, du Mad Max sous acide. Et Jack, dans cette réalité désolante, de se mettre en quête de l’unique amour de sa vie, la fille avec laquelle il a passé sa dernière nuit avant l’attaque des I.A.

Mondocane ne laisse pas son lecteur respirer et l’entraîne dans une sorte de montagne russe de apocalyptique qui se situe quelque part entre Ken le Survivant et l‘Île du Docteur Moreau. Jacques Barbéri, que je ne connaissais absolument pas malgré les nombreux romans qu’il a publié depuis les années 70 chez Fleuve Noir/Anticipation et chez Denoël/Présence du futur, sert admirablement le propos avec une style évocateur et imagé. Plus d’une fois, on pense être devant l’un de ces tableaux de la Renaissance représentant l’enfer : une mélange de répulsion et d’attirance envers cet inconnu glauque et bizarre.

Et c’est effectivement ce que je retiens du bouquin : un vrai trip dans le pays de l’étrange. La S-F sert pour finir d’excuse, de cadre, à la vision que Barbéri a sans doute eu d’une monde où les règles de la physique sont bouleversée par des entités aux motifs inexpliqués. Et s’il y a une tentative d’explication technologique, elle s’oublie bien vite face aux images fortes de ce monde nouveau, laid et beau tout à la fois. Une vraie découverte, qui se lit vite et aisément. Encore un auteur dont j’essaierai sans doute d’autres œuvres à l’avenir, si j’ai le loisir de tomber dessus (histoire d’encore alourdir mal PAL).

En mémoire de mes péchés

De Joe Haldeman, 1977

Rarement quatrième de couverture aura été si trompeuse ! Folio SF, en rééditant ce titre relativement méconnu en 2006, s’est contenté de reprendre celle de l’édition de Denoël – Présence du Futur de 1979. Ils auraient pu se fendre d’un nouveau texte de présentation, car celui-ci ne convient pas du tout. Croyant me lancer dans un roman comique, à la manière du Guide du Voyageur Galactique ou de recueils de nouvelles de Frederic Brown, je me suis retrouvé à lire un texte très sombre, à la limite du hard-boiled dans certains de ces développements.

Bon, ce n’est pas tout à fait un roman : il s’agit plutôt de trois nouvelles assez longues qui ont comme point commun de partager leur « héros« , Otto McGavin, un agent secret de la Confederaçion, sorte de gouvernement intergalactique chargé de défendre l’intérêt des divers habitants de la galaxie (citoyens ou indigènes plus ou moins intelligents). McGavin est un bouddhiste qui veut voir l’espace. Pas de bol, en s’engageant, il reçoit un conditionnement hypnotique pour en faire une machine à tuer. La Confederaçion dispose aussi d’une technologie particulière : le placage d’identité. Grâce à ce traitement hypnotique (et à peu de chirurgie esthétique, parfois franchement invasive), elle fait de ses espions des doubles de personnages publics vivants, politiciens, leaders religieux, hommes d’affaires, criminels, etc. Et la Confederaçion de les envoyer au front pour récolter des infos et jouer les gros bras si nécessaire.

Les trois nouvelles se déroulent à peu près le même schéma : McGavin arrive sur une planète exotique dans la peau d’un autre (un salopard de première) et tente de démêler le vrai du faux. Et malgré ses convictions initiales pacifiques, il fini toujours pas buter des gens, et pas forcément les antagonistes. Si l’on peut regretter que la mécanique du récit se répète (en gros, McGavin arrive, il pose des question à tout le monde jusqu’à ce qu’il confronte, ou soit piégé, par le traitre) et qu’Haldeman est parfois un peu paresseux dans le développement de ses personnages, l’ensemble est plutôt bon.

Les nouvelles sont articulées entre elles par de courts textes où McGavin est interrogé par les préparateurs mentaux de la Confederaçion. Ces interviews montrent la lente plongée dans la dépression et la folie du personnage principal. Forcé de progressivement effacer sa propre personnalité au profit des diverses personnalités peu reluisantes qu’il endosse, le pauvre McGavin se perd finalement totalement quand il comprends que la Confederaçion est nettement moins altruiste qu’elle n’y parait. C’est en effet ses propres intérêts qu’elle défend avant ceux des espèces locales.

Alternant plusieurs mondes imaginaires bien construits, peuplés d’extra-terrestres ou de peuplades locales originales et bien pensées, les trois nouvelles qui constituent le récit principal d’En mémoire de mes péchés se lisent d’une traite. On ne peut que compatir avec McGavin et ses remords, la seule chose qui lui reste, sa seule part d’identité d’origine. On rigole pas des masses, donc, contrairement à ce que l’éditeur promet. Pour faire une parallèle cinématographique, on est plus dans l’Armée des Douze Singes que dans du StarWars, en gros.

A ma grande honte, je ne connaissais absolument pas Joe Haldeman avant de lire ce bouquin. Le bonhomme est pourtant multi-primé (5 Hugo, 5 Nebula ,4 Locus) et a écrit un bon paquet de bouquin de SF. Je me mets de ce pas à la recherche d’autres titres du bonhomme. Même si c’est de la SF qui accuse un poil son âge, elle reste, de fait, très agréable à lire, même si franchement morose.

Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction

D’Orson Scott Card, 1990

Bragelonne fait œuvre utile en republiant une nouvelle fois le désormais classique « guide » rédigé pour tous les apprentis nouvelliste en SFFF par nulle autre qu’Orson Scott Card, l’homme derrière la saga Ender (entre autres choses). Comme tous les blogueurs rédigeant des critiques et avis dans mon antre numérique, je suis bien sûr caressé de temps à autre par la tentation de prendre la plume et tenter de rédiger quelque historiette matinée de fantasy, de fantastique ou de science-fiction (ma préférence l’écriture suivant cet ordre précis). Mais comme tous les procrastinateurs, le taux de publication sur ce blog en témoigne, je remets évidemment toujours cela au lendemain.

Inspirant, donc, sans doute, de se plonger dans un guide sur le « comment faire« . Devenir Asimov ou Howard pour les nuls, en somme. En gros, le court essai de Scott Card débute par sa définition des sous-genre, élément fort important si l’on entend percer sur le très segmenté marché américain (ce qui est moins vrai dans nos contrées où les frontières sont volontiers plus floues). Puis viennent quelques commentaires sur la construction d’un récit de SF ou de fantasy, les diverses thématiques, la manière de les aborder, les questions de points de vue ou encore le niveau de langage. Enfin, Scott Card clôture en parlant de son expérience personnelle d’écrivain de SF et ce que cela signifie dans sa vie privée (faire tenir son couple, gérer son blé, etc.)

Et tout ça est très fluide, ponctué d’anecdotes et de name-droping, un peu ancien, il est vrai. Amusant, d’ailleurs, de se rendre compte au détour d’une phrase que le bouquin à bientôt trente ans : Robin Hobb y est citée comme « une petite jeune dans le domaine, qui vient de sortir son premier roman » ! Scott Card a, en plus, cette faculté commune chez les grands auteurs anglo-saxons « d’écrire sans style« . Je veux dire par là qu’il travaille tellement son texte qu’il semble aller de soi. Le forme ne vient jamais parasité le propos, ce qui requiert de l’auteur un grand travail pour sembler écrire un langage parlé, alors que c’est tout sauf le cas. Asimov, pour le citer une seconde fois, en était le meilleur exemple : un style direct et simple qui soutien à tout moment le fond en prenant le lecteur par la main, comme dans les histoires que nos parents nous lisaient étant jeunes. Et Scott Card d’appliquer cette recette à ce court essai, qui se lit très vite.

Est-ce pour autant un immanquable ? Mon avis est, là, plus mitigé. Car si le livre s’appelle Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction, il n’aborde en fait presque pas le « comment écrire ?« . Scott Card renvoie à d’autres livres qui aborde le sujet et se contente de dire que nous (=ses lecteurs en quête de conseils) avons déjà fait nos classes. On voit par ailleurs aux détours de certaines phrases que, pour Card, bien écrire ne s’apprend pas réellement. Soit on l’a en soit, soit on doit le travailler. Mais, même dans la deuxième option, c’est un travail essentiellement introspectif. Il relativise grandement l’intérêt des cours d’écriture ou même des cercles/clubs d’écrivains débutants. Il n’y voit qu’une opportunité, il le concède souvent utile, de tester un texte sur un lectorat témoin. Et une possibilité pour l’écrivain, troglodyte par fonction, de sortir de chez lui et de parler à d’autres êtres humains. Pour le reste, il est relativement muet sur sa propre méthode (que l’on peut cependant deviner à travers le découpage de ses chapitres de conseils) et ouvre des portes plutôt qu’il ne les ferme.

Cet essai, dans cette édition révisée par Bragelonne (plusieurs passages, traitant uniquement du marché de l’édition nord-américain et, par ailleurs, fort datés, ont été supprimé avec l’accord de l’auteur pour être remplacé par des notes en bas de page assez complètes sur le monde de l’édition SFFF francophone actuel) est donc une lecture intéressante, mais insuffisante, pour celui ou celle qui chercherait une véritable méthode. Il est sans doute un bon compagnon à des lectures plus complètes visant à aider les angoissés de la page blanche, comme moi, qu’elle contienne de la SFFF ou non.

Jardins virtuels

De Sylvie Denis, 1992-2003

La veuve de Roland C. Wagner est un auteur de SF relativement discret, à l’origine de quelques romans et des nouvelles SF appréciées par la critique, mais sans réel succès commercial. Bonne idée de Folio SF, en 2003, de ressortir une anthologie des nouvelles que Sylvie Denis a rédigé au fil des années 90 (avec quelques textes plus tardifs et un inédit pour l’occasion), alors qu’elle était encore fort active dans le monde de l’édition et que l’écriture n’étant (sans doute) pas son activité principale. Bonne idée pour faire connaître l’auteur par un public plus large, à travers une publication au format poche.

Je ne peux cependant pas en dire grand chose. Les nouvelles ne m’ont certes pas laisser un souvenir impérissable. Si la lecture est agréable, je n’ai pas réellement réussi à accrocher à l’univers proposé. Ce n’est que sur les trois dernières nouvelles, Magma-plasma, Paradigme Party et Nirvana, mode d’emploi, que je me suis réellement laissé porté par les récits. Et ce sont pourtant les nouvelles les plus « classiques » du recueil, avec des histoires de conflits interplanétaires et de manipulation de la mémoire. Pour le reste, ces textes remplis d' »adulescents » en recherche de soi et d’un sens au monde qui les entoure m’ont laissé sur le bord de la route, je l’avoue volontiers.

S’il y a de belles idées au fil des textes, de l’impact du clonage dans Elisabeth for ever aux conséquences de l’excision dans le Carnaval à Lapêtre, la sensibilité féminine et le côté engagé qui va de pair ont plutôt parasité les nouvelles à mes yeux. Pas que ce soit inutile ou dérangeant, mais simplement que cela se marie mal avec une certaine recherche de la SF pour la SF. A l’instar de certaines nouvelles de la Tour de Babylone de Ted Chiang, dont j’ai parlé il y a peu, Denis a malheureusement tendance, parfois, au verbiage technico-scientifique, comme si elle voulait justifier son étiquette SF. Or la meilleure SF, même quand elle est très techno-réaliste, laisse toujours la technique s’effacer au profit de l’histoire et des personnages.

Pour le reste, comme je le disais, il y a de belles idées dans le futur dépressif et déprimant qui sert de cadre aux nouvelles de ce recueil : l’utilisation d’être humain pour remplacer des I.A. (coûte moins cher en upgrade et sert parallèlement de prison/peine de travaux publics) est par exemple très original, quelques années avant Matrix. Ou encore l’idée d’utiliser le cadre d’un EuroDisney à l’abandon comme une base arrière d’un groupuscule terroriste luttant contre la tyrannie molle du libéralisme dans In memoriam : Discoveryland. Mais ces quelques éclairs de lucidité et une prose malgré tout très travaillée ne rachète pas à mes yeux la qualité moyenne du recueil. C’est à la fois trop mou et trop torturé pour moi. Ces défauts de jeunesse se sont peut-être effacé lorsque Sylvie Denis s’est lancée dans le roman, ce qu’elle fit après sa première période de nouvelliste/éditrice, mais je n’ai pas de long signée de sa main sous la mienne pour étayer cette hypothèse. On verra bien si l’occasion se présente.