Le Club Vesuvius

De Mark Gatiss, 2004

Je me fais rarement avoir par les têtes de gondolle des librairies. Et paf, me voilà eu. Triple attrait : Mark Gatiss, le co-scénariste de Sherlock, la nouvelle collection poche de Bragelonne et un gros bandeau Steampunk sur la tranche. Mais… Bon, c’est pas ça, quoi.

J’aurai du me méfier, vu la couverture. Si l’habillage est assez joli, cet espère de photo/illustration façon Harlequin ou collection BitLit de chez Milady, aurait du me mettre la puce à l’oreille. Il ne s’agit nullement d’un honnête récit fantastique, mais d’une aventure sympathique à l’eau de rose. En quelques mots, un artistes dandy, Lucifer Box, joue les agents secrets, voire à l’occasion l’assassin, au service de la Reine d’Angleterre. En ce début du XXème, le voilà embarqué dans une enquête qui l’amenèra jusqu’aux pieds du Vesuse, à la poursuite de savants cachant de sombres secrets.

Et tout cela est très sympathique. Cela se lit vite, cela fait sourire de temps à autre et on se prend à vouloir aller jusqu’au bout pour découvrir le fin mot de l’histoire. Mais, on l’oublie encore plus vite qu’on l’a lu. Si Lucifer Box est un personnage sympathique, c’est aussi un personnage déjà vu 1000 fois. Dans le même registre, la trilogie d’Ambremer de Pierre Pevel est mieux écrite, plus soutenue, davantage construit et laisse un impression certainement plus durable.

J’ai du mal à faire le lien entre le co-scénariste de Sherlock, série où l’écriture est ciselée et les dialogues acérés au mot près et l’auteur de ce Club Vesuvius, donc le scénario est quand même un poil téléphoné et les dialogues convenus. Je fus même affligé, à quelques reprises, par la facilité de certaines réparties, tellement éculées que je ne pensais pas qu’il les oserait. Et, si le but était de choquer avec le libertinage bisexuel de Box , on ne peut que rester sur notre faim par ce développement pour finir très sage.

A tel point que je me demande si je suis dans le cœur de cible. Je vois dans ce fantasme homosexuel ce que le yaoi tente en manga : attirer un public féminin relativement jeune et inexpérimenté qui se pâme sur les histoires sulfureuses de beaux jeunes hommes (le fandom homo de Sherlock, dans le non-dit, est beaucoup plus amusant). Mais, comme je ne corresponds pas à la case en question, tout ceci me laisse assez froid.

Bon, soyons honnêtes : le roman reste un gentil divertissement qui n’est pas désagréable à lire. Mais il n’apporte strictement rien de nouveau. Strictement. Rien.

Dernier élément qui m’échappe : pourquoi Bragelonne a-t-il choisi de commercialiser cela sous une collection qui se veut Steampunk ? Le Club Vesuvius n’a rien, ni de près ni de loin, à voir avec du Steampunk. Oui, l’histoire se passe aux débuts des années 1900. Oui, il y a quelques éléments fantastiques. Mais, non, il n’y a aucun élément steampunk. Espérons que les autres volumes de la collection lui rendront davantage justice.

Stranger Things – Saison 1

De Matt et Ross Duffer, 2016.

Je ne ferai pas l’insulte à mon éventuel lecteur (le masculin étant épicène, je ne suis pas sexiste) de présenter ou de résumer l’intrigue de la formidable série geek de Netflix, millésime 2016. Je pars du principe que, si vous lisez ceci, il y a 99% de chance que vous l’ayez vue et appréciée. Ce qui m’intéresse plutôt, dans cet article que je vais tenter de garder court, est de comprendre pourquoi elle fonctionne si bien sur le geek de base que je suis et que vous êtes probablement aussi.

Nous pourrions commencer par parler des références et des influences : de Donjons et Dragons à Stephen King, en passant par Star Wars, Steven Spielberg, le mythe de Chtulhu, les Goonies, X-Files ou encore the Breakfast Club/American Graffiti (pour le côté teenage movie), la série a un cadre de références des années 80 et 90 qui parle instantanément aux trentenaires actuels (et sans doute aux jeunes quadra). Elle a par ailleurs l’intelligence de ne pas s’appesantir sur ces clins d’œil et autres inspirations et les intègre directement au récit, comme si cela était parfaitement logique.

Mais Stranger Things, ce n’est pas que ça. C’est avant tout une série sur l’enfance, une coming-of-age story comme les anglo-saxons savent si bien les faire. Doté d’un casting d’enfants de première qualité (mention spéciale à Gaten Matarazzo, Thoothless dans la VO), la série fonctionne essentiellement sur eux et grâce à eux. Mais pas uniquement. David Harbour, « Hop », campe un héros dans le plus pur jus King-ien : alcoolo, brisé par la vie, mais brave et jusqu’au-boutiste.

Mais Stranger Things, … ce n’est pas que ça. C’est aussi une faculté à faire avancer une histoire fantastique aux nombreux personnages et aux enjeux multiples en une durée finalement très courte. Les Duffer Brothers n’ont eu besoin que de 8 épisodes 50 minutes pour mener à bien leur scénario là où d’autres producteurs, avec le même matériel de base, nous aurait sorti deux saisons de 13 épisodes avec moult redites et pertes de temps. Bien sûr que la série use du cliffhanger pour pousser le spectateur à enchaîner les épisodes, mais ceux-ci ne sont pas poussifs ou téléphonés comme on peut les voir, par exemple, dans les épisodes de milieu de saison de Game of Thrones.

Mais… Stranger Things… Ce n’est pas que ça. C’est enfin et surtout une série qui flatte notre inconscient. En mélangeant des références, un rythme, une ambiance et un casting formidable, soutenus par une réalisation spectaculaire sans être abusive ou tape-à-l’œil, Stranger Things nous ramène, en fait, à la maison. Celle de notre imagination d’enfant. Celle des dimanches pluvieux derrière la télé. Celle des premières peurs et des premiers émois. Où des valeurs comme l’amitié, la justesse de la cause, l’héroïsme ont encore un sens. C’est une série moderne, tournée il est vrai dans un passé probablement nostalgique, où les personnages ne sont pas cyniques et où les motifs des uns et des autres sont clairs, sans être manichéens.

Stranger Things, c’est un beau pari (pas réellement risqué, mais soit) de Netflix. Et une belle réussite. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’ils auront gardé le même état d’esprit et la même candeur rafraichissante pour la deuxième saison qui sort aujourd’hui même. Tous à vos petits écrans pour le vérifier.

Lovecraft – Au cœur du cauchemar

Collectif, 2017.

Beau livre des éditions ActuSF, financé via Ulule, la monographie « Lovecraft – Au cœur du cauchemar » nous plonge au cœur de la vie et de l’œuvre du reclus de Providence. Pour un prix somme toute modique (30 €) compte tenu de la qualité du recueil -belle couverture cartonnée, illustrations inédites très jolie, papier de qualité, quadrichromie intégrale, etc.-, l’amateur des Grands Anciens et des Contrées du rêve trouvera là un très bel essai couvrant tant la vie de l’auteur, les grands traits de son œuvre que quelques éléments sur l’univers étendu, le fameux « mythe de Cthulhu ».

Comme dans tout monographie signée collectivement par plusieurs auteurs, il y a à boire et à manger quant à la qualité du contenu. Si certains textes, déjà publiés ailleurs (les préfaces de David Camus, le texte sur la correspondance entre Lovecraft et Howard par Patrice Louinet, etc.) ont d’indéniables qualités littéraires, c’est moins vrai pour d’autres textes davantage mineurs : j’ai personnellement un peu de mal avec le style de Bertrand Bonnet, tout en périphrases et apartés, et je fus frappé par la qualité toute relative du texte de Mathilde Manchon sur les lieux lovecraftiens. On peut également regretter qu’il n’y ait pas davantage eu de relectures attentives avant que la maquette soit envoyée à l’imprimeur : il y a tout de même un bon stock de fautes de frappe, d’espaces manquants et autres problèmes de mise en page mineurs.

Au-delà de ces quelques remarques, la monographie est une agréable surprise qui compte quelques apports très intéressant pour comprendre la place de Lovecraft dans l’imaginaire mondial et francophone en particulier. Le texte de Marie Perrier sur l’histoire des traduction françaises de l’auteur est particulièrement intéressant et surprenant. L’article très complet de Sam Azulys sur les adaptations cinématographiques est également une référence. D’autres ont de belles intentions, mais sont un peu tirés par les cheveux (le texte d’Elisa Gorusuk sur Lovecraft et la science fonctionne davantage sur des clins d’œil que sur un vrai corpus appuyé et argumenté et celui de Florent Montaclair sur Lovecraft et la génération perdue et sa comparaison bancale entre Lovecraft et Dos Passos ne fonctionne tout simplement pas, comparant des pommes et des poires). S’ils restent des curiosités amusantes à découvrir, il ne faut, je pense, pas les confondre avec des vraies contributions universitaires.

Pour le reste, l’amateur éclairé de Lovecraft découvrira des éclairages avec lesquels il ne sera pas forcément familier. Si le public visé n’est pas un public de complet béotien, les lecteurs irréguliers de Lovecraft ne seront pas totalement dépaysés et retrouveront les éléments clés de l’œuvre du maître, de sa personnalité et de son fandom, qui permettront de mieux comprendre le phénomène. En résumé, si l’on ferme les yeux sur quelques erreurs éditoriales, Lovecraft – Au cœur du cauchemar est un très bel objet, érudit et suffisamment complet pour que chacun y trouve son compte. Un bel objet, donc, à mettre en toutes les mains, pour autant qu’elles soient un minimum sensibles au genre.

PS : je m’en rends compte trop tard, mais je ne peux que me réjouir qu’ActuSF ait réussi une autre campagne de financement via Ulule sur Lovecraft. D’ici 2019 (et oui, ça prend du temps), nous devrions donc avoir une très belle traduction de la somme biographique de S.T. Joshi, grand spécialiste mondial de l’homme de Providence, consacrée à Lovecraft, sans doute dans un packaging un peu moins austère que la version longue originale. Je l’inscris déjà dans mes futures acquisitions !

Jirel de Joiry

De Catherine L. Moore, 1934 à 1939.

Les six nouvelles composants ce volume ont été publiées pendant l’âge d’or de la littérature « pulp », dans la revue la plus connue du genre, le fameux Weird Tales (connu pour avoir publié Howard Philip Lovecraft et Robert E. Howard). Catherine L. Moore, bien que correspondante visiblement régulière de Lovecraft, n’a cependant pas le génie de ses pairs précités.

La comparaison est injuste, cependant. En effet, Jirel de Joiry compte et conte des récits qui sont les parfaits exemples de la beauté et des limites des histoires pulp. Les aventures extraordinaires de cette pseudo-baronne-guerrière d’un moyen-âge français fantasmé sont en même temps très fun et très prévisibles. Le pulp n’a pour unique vocation que divertir un public assez jeune en mal de sensation dans l’Amérique des années 20 et 30. Ce sont des revues imprimées sur du mauvais papier, vendues pas cher à une classe populaire en manque de sensations fortes, en manque d’évasion.

Lovecraft l’a suffisamment reproché à Howard dans leur longue correspondance : un récit de Weird Tales obéit à un cahier de charge prévisible, à des impératifs de genre et de style que le public attend et pour lequel il paye. Nombre de ces textes ont donc, avant tout, une vocation commerciale. Le reclus de Providence lui-même, malgré l’indépendance dont il s’est toujours revendiqué, n’hésita pas à « améliorer » les textes de certains de ses collègues contre monnaie sonnante et trébuchante. Sa plus belle commande, au regard de ses finances personnelles, n’est autre que « Prisonnier des Pharaons », texte perclus de clichés et prévisible à souhait, qu’il rédigea comme nègre pour nul autre qu’Harry Houdini.

Il est dès lors injuste de vouloir comparer Catherine L. Moore aux quelques noms connus de la littérature pulp qui ont traversés les décennies pour toujours avoir quelque chose à apporter aux lecteurs d’aujourd’hui. Lovecraft, Howard, Clark Ashton Smith, Fritz Leiber et quelques autres sont les exceptions que l’on retient dans les dizaines d’auteurs qui ont nourris les pages de Weird Tales, d’Astounding Stories, de Thrilling Detective. Catherine L. Moore était, quant à elle, plus dans le « moule » des auteurs qui faisaient ce qu’on attendait d’eux : rédiger des histoires « bigger than life » avec de l’aventure, du frisson et, pourquoi pas ?, un peu d’érotisme soft.

Mais pourquoi l’avoir réédité en français des années après le coup de projecteur original de Jacques Sadoul dans les années 60/70, dans ce cas ? Probablement parce que C.L. Moore se prénomme Catherine : c’est une femme. Et Jirel est une héroïne, pas un héros. Cela peut sembler anodin de nos jours, mais les héroïnes de pulp n’étaient pas légion dans l’Amérique des années folles. Que du contraire. Le phénotype est plutôt le barbare musclé à la Conan/Kull, ou l’aventurier malin et cabot qui donnera quelques années plus tard Indiana Jones ou Han Solo.

Jirel, elle, est une femme forte, qui dirige ses hommes d’une main de fer et qui ne laisse que peu de place aux sentiments. Quelques années avant la Sonia la Rousse (d’Howard, également) et quelques décennies avant la Princesse Leia, on a, avec Jirel, l’ancêtre d’un personnage féminin de fiction fort, à qui l’on attribue les traits généralement masculins du courage, de la force, du jusqu’au-boutisme, etc. De là à dire qu’il y a une démarche volontaire de Catherine L. Moore, contemporaine des suffragettes, il n’y a qu’un pas. Pas que je ne me permettrais pas de franchir : je doute fort que le médium en question, un pulp d’aventure à la frontière entre le fantastique, la fantasy et la SF (pour la dernière nouvelle), soit le véhicule rêvé pour faire passer un message.

Mais cela reste une curiosité historique, fortement soulignée par Patrick Marcel dans son introduction à la réédition chez Folio SF. Et une curiosité qui colore le texte de manière plaisante pour un lecteur habitué de la littérature pulp et qui n’y cherche pas un message profond qui ne s’y trouve certainement pas.

Reste les nouvelles en elles-mêmes et leur qualité intrinsèque. Comme le dit à nouveau Patrick Marcel, il n’est pas forcément souhaitable de lire le tome d’une traite : la répétition du schéma narratif et de certaines ficelles scénaristiques éculées rend une lecture intensive légèrement pénible. Prises indépendamment, cependant, les premières nouvelles sont des textes fantastiques, influencés par les tics de langage lovecraftiens (l’utilisation de l’adjectif « indicible » ne trompe généralement pas… J), plus que correct. D’autres nouvelles appartiennent plus clairement à la fantasy et sont toujours de bonne facture. Seule la dernière nouvelle, cross-over entre Jirel de Joiry et l’autre héros récurrent de C.L. Moore, Northwest Smith, m’a laissé un peu froid. Le côté tête-à-claque cliché de Smith n’y est pas pour rien et le cross-over, mal amené et peu exploité, tombe un peu comme un cheveu dans la soupe.

Bref, tout ceci pour dire qu’il s’agit là d’un recueil honnête, forcément daté et ancré dans un courant qui brille davantage par ses mécanismes bien huilés que par sa grande originalité. Ce n’est évidemment pas un immanquable, mais, outre l’aspect historique, cela reste une lecture agréable pour ses changer les idées, façon blockbuster hollywoodien, qui ne mérite pas les quelques (rares) critiques acerbes que l’on peut trouver ici et là sur Internet.

Les Chroniques de Spiderwick – L’intégrale

De Holly Black et Tony DiTerlizzi.

Comprends:
Le Livre magique, 2003
La Lunette de Pierre, 2003
Le Secret de Lucinda, 2003
L’Arbre de fer, 2004
La Colère de Mulgarath, 2004

Les Chroniques de Spiderwick - L'intégraleIl n’est pas évident de rédiger un avis argumenté sur un livre pour enfant. Ayant découvert celui-ci par le biais de son adaptation cinématographique, il y a quelques années, c’est avec curiosité que je me suis lancé dans sa lecture. La qualité de l’édition de Pocket Jeunesse est la première chose qui frappe : on a entre les mains un vrai livre et non un ersatz. Le grammage du papier, la police de caractère, la texture de la couverture ; tout cela rappelle à l’enfant que c’est un véritable livre qu’il découvre. Qui lui est adressé. Le public enfantin est en effet compliqué à circonscrire : l’on est rapidement trop simple(-iste) ou trop adulte. Personnellement, je ne supporte pas la littérature dite « adolescente ». Autant j’admets que le conte, la fable, l’allégorie est un support parfait pour attiser l’intérêt des plus jeunes, autant je trouve que la littérature « adolescente » est une insulte faite à leur intelligence.

Nous ne sommes pas, ici, dans pareil cas de figure. Les « Chroniques », pour aussi manichéennes qu’elles puissent être, emportent facilement le lecteur dans son univers particulier. Et c’est clairement un livre pour enfant. Glissement assez traditionnel d’un monde normal vers un monde extraordinaire peuplé de fées, de trolls, de nains, d’elfes et de gobelins, les « Chroniques » ont tous les ingrédients pour faire un bon conte de fée. Et c’est exactement ce qu’elles sont : un conte de fée moderne. Les enfants sont déracinés, quittant une grande ville pour l’orée d’un bois, leurs parents sont absents, ils doivent se débrouiller seuls. Et le vieux manoir, héritage de famille, dans lequel ils emménagent regorgent de secrets. Ajouter à cela l’intrusion d’une bonne partie de l’imaginaire anglo-saxon et vous obtenez un parfait cocktail d’aventures extravagantes.

Alors, bien sûr, le(s) livre(s) souffre(nt) d’un défaut classique de la littérature enfantine : les personnes sont finalement très lisses et ne sont souvent caractérisés que par un ou deux traits de caractères forts.  Seul le personnage principal, l’un des deux frères jumeaux de l’histoire, est un peu plus développé et dois faire face à des dilemmes contradictoire qui le force à se positionner. Mais après tout, n’est-ce pas là la recette même du conte ? Que sait-on du chaperon rouge ? Du petit poucet ? De Hansel et Gretel ? Il faut simplement un ou deux personnages forts, où l’identification peut se faire très vite chez le jeune lecteur dans un univers suffisamment manichéen pour que les repères moraux soient facilement identifiables – NB : en écrivant ces lignes, je me rends compte que la recette s’applique à 90% de la littérature de big-selling fantasy façon Shannara, par ailleurs…

Mais là où les « Chroniques » brillent comparativement à d’autres écrits du même style, c’est dans le fait qu’elles ne ménagent pas son lectorat. Comme dans les contes classiques, à nouveau, la mort et la menace sont bien présentes et concrètes au fil des pages. Le récit n’est pas édulcoré. L’happy-ending, qui finit bien sûr par arriver, n’est pas forcément aussi unidimensionnelle que l’on aurait pu s’y attendre. Comme dans tous les bons livres, l’aventure ne résous finalement pas tous les problèmes que peuvent rencontrer les personnages, mais leur permet simplement de grandir.

En résumé, si vous avez des enfants de 7-10 ans, n’hésitez vraiment pas à leur faire un petit plaisir de lecture en investissant dans ce bel objet qu’est l’édition intégrale des Chroniques de Spiderwick. Au-delà de cet âge, le divertissement reste efficace, mais perd évidemment de son charme de par la simplicité de sa trame et la familiarité de l’univers qu’il propose. Quoi qu’il en soit, les livres sont clairement mieux que l’adaptation cinématographique de 2008, signée Mark Waters. Plus spectaculaire, elle n’en reste pas moins simpliste par rapport au livre, puisque certains passages sont édulcorés et d’autres carrément supprimés (le quatrième tome, l’Arbre de Fer, est par exemple purement et simplement ignoré).