Norse Mythology

De Neil Gaiman, 2017

Il ne sera pas dit que je resterai sur une déception avec Neil Gaiman ! L’auteur britannique qui est la littérature fantastique ce que Tim Burton est au cinéma de genre (la répétition caricaturale en moins), signe ici sa propre version de la mythologie nordique. Même s’il se concentre surtout sur Odin, Loki et Thor, Gaiman réinterprète les principales épopées issues de l’edda poétique et de l’edda en prose, tous deux compilés au XIIIème siècle.

On y retrouve donc Odin, le père des Dieux, le borgne sage, Thor, le Dieu du tonnerre, impulsif et belliciste et, bien sûr, Loki, la ruse et la tromperie incarnées, qui sortira plusieurs fois le panthéon nordique de la mauvaise passe dans laquelle il l’avait lui-même entraîné. Au-delà de ces trois dieux principaux, le panthéon nordique est plus épisodique que réellement présent. Heimdall joue un rôle dans plusieurs histoires (et notamment le Ragnarök, bien sûr). Mais sans plus.

De fait, je suis un peu mal à l’aise. C’est le deuxième Neil Gaiman dont je parle dans ces colonnes et le deuxième qui ne me convainc pas réellement. Il transparait à chaque page que Gaiman a été bercé, dès sa petite enfance, par les légendes nordiques. Et que ce court livre, succession d’épisodes plus ou moins célèbres dans les sagas d’Ásgard, n’est qu’un hommage à ses livres de chevet. Si l’on y retrouve la gouaille propre à certains des textes de Gaiman, son style se dilue évidemment dans la forme imposée : on est plus proche du conte que de la nouvelle (ou du roman, of course). Et si le bouquin se lit sans problème d’une traite, le découpage en courts récits peu articulés l’un à l’autre rend l’attachement aux protagonistes difficile. Sans parler de la sensation de progression dans l’histoire qui ne transparait certainement pas.

Ragnarök, en particulier, conclu ce court opus de manière fort brillante et il y a, c’est juste, quelques moments de vrai plaisir de lecture, en particulier lorsque Loki joue les premiers rôles. Mais en dehors de ces quelques passages de lucidité, Norse Mythology est une lecture certes agréable, mais rapidement oubliée et parfaitement anecdotique dans la production de son génial auteur. Dommage, là où nous aurions pu espérer LA somme définitive qui modernisait les sagas nordiques avec une plume acérée. Finalement, mieux vaut se replonger dans American Gods, qui traite aussi de panthéons oubliés avec beaucoup plus de brio.

Et au milieu coule une rivière

De Robert Redford, 1992

Il est amusant de constater que le « formatage » de la course aux oscars évolue avec le temps. Il y a maintenant 25 ans, les critères n’étaient pas les mêmes. Bien sûr, la nécessité d’émouvoir la ménagère de moins de 40 ans était déjà bien présente. Mais le rythme et le contenu étaient bien différents. En lieu et place des drames historiques actuels, l’heure était aux récits intimistes, si possible tournés vers l’Amérique de papa (ou de grand-père). Cela a donné, au fil des années, Légende d’automne, Danse avec les loups ou même, dans une certaine mesure, Le Dernier des Mohicans.

Et au milieu coule une rivière fait partie de cette grande famille. Impeccablement filmé par Robert Redford, véritable hommage aux rivières poissonneuses du Nord-Ouest des États-Unis (et du Montana en particulier), ce drame familial a un rythme lent qui magnifie les fantastiques décors naturels dans lequel il a été tourné. Le film prend également le temps d’installer ses personnages principaux, de l’enfance à l’âge adulte, par des touches successives qui dépeignent en finesse leur choix de vie, leurs faiblesses, leur richesse intérieure.

L’histoire des frères Maclean, fils de pasteur d’une petite communauté du Montana, est une histoire universelle : le citadin contre le campagnard, l’impulsif contre le réfléchi, l’épicurien contre le réservé. On y suit le parcours de Norman, le grand frère, qui deviendra prof de littérature anglaise, alors qu’il revient après ses études dans sa ville natale et sa cellule familiale, stricte, mais ouverte. Et de son petit frère, Paul, la tête brûlée devenu journaliste, qui se plaît à contrevenir à la bienséance et qui noie son alcoolisme dans le jeu. Résumé comme ça, cela semble cousu de fils blancs. Mais Et au milieu coule une rivière a l’intelligence de ne pas se résumer à ces clichés, justement. Norman, pour cultivé qu’il soit, n’est pas non plus maître de ses sentiments. Et s’il est davantage réfléchi que son petit frère, l’appel de nature n’est jamais bien loin. Paul, de son côté, est loin d’être un imbécile. Bonimenteur de première classe, malgré ses faiblesses, il a un sens moral à toute épreuve et on ne peut que lui donner raison quand il prend faits et causes pour son amie indienne (native-américaine ?), même lorsque cela finit en bagarre généralement copieusement arrosée.

Très bien interprété par un Brad Pitt dans sa première jeunesse, le personnage de Paul est certainement le plus intéressant des deux. Norman, joué par Craig Sheffer (dont le seul autre fait d’arme notable est d’avoir joué dans les Frères Scott… !), est plus introverti. Leur père, joué par l’excellent Tom Skerritt, est un pasteur rigoriste, mais doté d’une finesse qui rompt avec le monolithisme que l’on pouvait attendre d’un tel personnage.

Bref, Redford adapte la nouvelle autobiographique de Norman Maclean avec un brio certain au niveau de la mise en scène et de la direction d’acteur. La seule faiblesse, mais elle est importante, du film est pour moi la prévisibilité et la lenteur du développement scénaristique. La fin, longtemps annoncée, n’est certes pas une surprise. Mais elle aurait pu être amenée différemment. De même, certaines pistes qui auraient pu donner du relief aux évènements et une profondeur supplémentaire aux personnages, sont à peine exploitées (comme l’amie amérindienne ou encore le frère imbécile de Jessie, la future épouse de Norman).

Reste un drame intimiste, prévisible mais poétique malgré tout. Certains plans, lorsque les frères Maclean sont occupés à pêcher à la mouche, l’art véritable de ce film, sont très beaux. Mais tout ceci sonne un peu creux si l’on ne se laisse pas emporter par la poésie du moment. A choisir, dans un registre pas si lointain, Stand by me est nettement plus poignant et marquant. Et, si l’on cherche une version moderne de ce drame familial de l’Amérique profonde, je ne peux que conseiller de revoir le magnifique Brokeback Mountain, plus courageux dans son propos et dans sa forme.

Une vie sans fin

De Frédéric Beigbeder, 2018

Cela fait des années maintenant que je lis le sourire aux lèvres les textes de Beigbeder. Il s’agit probablement d’un phénomène générationnel : s’il a plus de dix ans de plus que moi, ses textes me parlent sans effort, ses références sont en grande partie miennes. Et même ses goûts littéraires, exposés dans ses deux « catalogues » consacrés aux livres, ressemblent aux miens, la SFFF en moins. Du coup, je ne résiste pas bien longtemps à la tentation de me procurer et de lire la nouvelle fournée.

Celles-ci se font de plus en plus rares, d’ailleurs. Trois ans depuis son dernier opus, Conversations d’un enfant du siècle. Quatre ans depuis Oona et Salinger. C’est donc avec une certaine anticipation que j’ouvrai voilà quelques semaines Une vie sans fin, autoproclamé « roman documentaire » sur le transhumanisme. Beigbeder, narrateur et personnage principal de son livre, a vieilli. Le cap du demi-siècle et la paternité l’inquiètent. Il se rend compte, doucement mais sûrement, que son corps va bien lâcher un jour. Fini les excès de jeunesse. Fini la cocaïne sur les capots de bagnole, fini les extas partagées avec des mannequins russes. Place à la recherche génétique, à la transfusion sanguine et aux cellules souches.

Objet hybride, Beigbeder mêle l’autofiction habituelle des ses romans précédents à une forme d’enquête mondiale sur le prolongement de la vie, le refus de la mort. Il se veut étrangement didactique lorsqu’il rencontre ses différents interlocuteurs scientifiques, de l’honnête généticien suisse au demiurge transhumaniste new-yorkais. Il use sa plume à nous décrire par le menu des opérations qu’il semble ne comprendre que partiellement (même s’il est évidemment moins naïf ou béotien qu’il veut le faire croire). Et, en parallèle, il s’amuse à faire de sa fille aînée un personnage de fiction comme il le fut lui-même dans 99 francs ou dans l’Égoïste romantique.

Ces passages où sa fille se lie d’amitié d’abord, d’amour ensuite, avec un assistant robot, où ils se font jeté d’une clinique privée suisse pour attentat à la pudeur robotique, où Beigbeder se perd lui-même dans une quête sans fin (à l’image du ruban de Möbius qui orne la couverture de cette édition hardback), sont certainement les meilleurs du roman. Ils forment une réminiscence bienvenue du Beigbeder du début des années 2000. Du trublion iconoclaste et fêtard qui m’a toujours fait sourire et qui s’était mué en écrivain respectable avec Un roman français et Oona et Salinger. Même le procédé de la liste, qui me laisse d’habitude froid chez d’autres néo-romanciers, révèle que le directeur de publication de Lui a toujours une plume acérée quand il l’a met au service de la vanne.

Ce qui rend d’autant plus dommage la fascination parfois scolaire avec laquelle il décrit les procédés et principes transhumanistes. Je peux imaginer sans problème qu’il s’est passionné pour ce matériaux de base, mais… comment dire? Il arrive quelques années après la guerre. Sans être un spécialiste du domaine, le téléspectateur moyennement assidu d’Arte que je suis n’a strictement rien appris de bouleversant sur le domaine. Oui, il y a des avancées réelles qui démontrent que nous ne sommes pas loin de l’humain 2.0. Oui, l’eugénisme potentiel est un risque. Oui, il y a un paquet de charlatans qui gravitent autours de ces thématiques pour taxer un max de thunes à des vieux riches qui s’imaginent pouvoir vaincre la mort. On le savait. Et on le sait toujours après Une vie sans fin, sans que ce dernier n’apporte la moindre pierre à une réflexion critique sur cette thématique difficile de la bioéthique.

Un Beigbeder mineur, donc. Amusant, souvent. Béat, un peu trop à mon goût. Mais, bon, sa capacité à être vulgairement drôle l’excuse d’à peu près tout !

The BFG

De Steven Spielberg, 2016

Premier grand flop de la carrière de Steven Spielberg. Rentré tout juste dans ses frais de production (140 millions de budget, hors marketing, pour 175 millions de recettes en salle), il fallait remonter loin dans la filmo du roi des entertainers pour observer pareille déconfiture. Seul le très sérieux Munich, il y a quelques années, et le très oublié (mais pas oubliable) Empire of the Sun, il y a quelques décennies, n’ont pas réussi à au minimum doubler leur mise de départ. Et le BFG (BGG dans les contrées francophiles) fait moins bien que ces deux ainés.

Mais ceci est-il justifié ? Spielberg, après War Horse, Lincoln et The Bridge of Spies, voulait retourner à quelque chose de plus léger, de plus enfantin. Et quoi de plus logique, sur le papier, que de ressortir le vieux dossier de l’adaptation cinématographique du Bon Gros Géant, classique de la littérature pour enfant anglo-saxonne, signée par Roald Dahl en 1982, et qui taraudait Hollywood depuis le début des années 90. Surtout après les multiples adaptations, en live ou en animation, de James et la grosse pêche, de Charlie et la Chocolaterie ou encore de Fantastique Maître Renard.

Spielberg n’ayant pas pour habitude de s’approprier une œuvre de manière aussi marquée que Tim Burton ou Wes Anderson, on pouvait donc s’attendre à un spectacle bon enfant, dans la droite lignée de Hook ou d’E.T. Malheureusement, comme Hook, The BFG suscite davantage les ricanements que les applaudissements. Accusé d’être assez faible, trop simple et daté, The BFG n’a pas été épargné par la critique et n’a certes pas bénéficié d’un bouche-à-oreille positif.

Et pourtant. Moi qui suit un défenseur de Hook devant l’éternel et qui fut un lecteur assidu des romans de Roald Dhal, je trouve le procès injuste. Bien sûr, The BFG n’est pas une œuvre à la manière d’un Shindler’s List ou Saving Private Ryan. Et, bien sûr, il ne marquera pas l’histoire de l’entertainement comme a pu le faire Jurassic Park premier du nom. C’est un film gentil, honnête, beau, poétique et simple. Et qui contient suffisamment de blagues sur l’aérophagie pour dérider le plus sérieux des enfants. Car, oui, ne l’oublions pas : c’est un film pour enfant. Il n’y a pas ici de sous-texte parodique ou de double-sens comme dans nombre de dessins animés de ces deux dernières décennies.

C’est un conte, un conte merveilleux où une petite orpheline devient l’amie d’un gentil géant dont la passion est de faire « faire de beaux rêves » aux enfants du monde. Un géant qui souffre des coups et humiliations des autres géants du pays des géants, beaucoup plus grands que lui et beaucoup plus fidèles à l’image que l’on peut se faire de l’ogre dans les contes traditionnels. L’histoire de deux rejetés, de deux marginaux, qui s’allieront pour transformer leurs vies.

Et quel meilleur réalisateur que Spielberg pour tourner cela ? Bercé par une musique symphonique du fidèle John Williams, photographié par le non-moins fidèle Janusz Kamiminski, Spielberg se plaît à filmer une histoire d’enfance contrariée (comme dans à peu près tout ses films), de lutte du faible contre le fort, d’héroïsme quotidien. Et ça fonctionne : tout cela est très beau, très bien monté et rythmé, et très bien joué. Mark Rylance, malgré la performance en motion capture, interprète à la perfection le bon gros géant, développant entre autre une formidable syntaxe approximative où les mots se mélangent les uns aux autres de manière toujours ludique, comme dans le roman d’origine. Ruby Barnhill, la petit Sophie, est très à l’aise devant la caméra et campe très bien l’orpheline débrouillarde et grande gueule. Tous les autres géants, malgré un temps d’écran fort réduit, ont une personnalité propre, eux-aussi.

Mais qu’est-ce qui ne marche pas, dans ce cas, me direz-vous ? Et bien je l’ignore. Peut-être le film est-il « trop » simple ? Ne correspond-t-il plus aux canons de l’époque ? Je mettrais ma main à couper que si le film était sorti au début des années 80, il occuperait une place de choix dans notre dvd-thèque, entre les Goonies, Retour vers le futur et autre Indiana Jones. C’est probablement le signe que Spielberg a vieilli. Et que j’ai vieilli également. Dommage pour ce film, qui n’est certes pas un chef d’œuvre intemporel, mais un divertissement de très bonne facture qui émerveillera à coup sûr les plus jeunes d’entre nous. En bonne et due forme. 🙂

Shin Godzilla

De Hideaki Anno et Shinji Higuchi, 2016

Après son incartade américaine, spectaculaire mais finalement assez convenue, le lézard géant est de retour sur les terres de sa genèse. Après de (trop?) nombreux épisodes relativement passables où le dinosaure nucléaire s’érigeait en justicier intergalactique, sauvant les bambins nippons des affres d’autres monstres géants dignes de sentaïs peu inspirés, parfois secondé par inénarrable Mothra, la mite géante, l’idée de ce reboot était de retourner au matériau original, le Godzilla de 1954.

Et ce retour aux sources l’est à plus d’un titre. Non seulement Godzilla est à nouveau joué par un acteur en costume (bien que largement aidé par des effets spéciaux de bonnes factures qui parviennent à lui éviter le ridicule), mais il est également à nouveau le méchant. Enfin, le méchant.. Si l’on considère qu’un phénomène naturelle peut être méchant, bien sûr. Et surtout, au-delà de cet antagonisme narratif classique, c’est aussi le retour du nucléaire. Là où le film de Gareth Edwards de 2014 mentionnait dans son prologue les essais nucléaires comme possible genèse au lézard géant, ce Shin Godzilla est relativement explicite. Si la version de 1954 était une parabole de la bombe H, cette version de 2016 sera la réification de la catastrophe de Fukushima.

Les motivations de Godzilla ne sont à aucun moment discutées ou évoquées dans ce reboot. Celui de 2014 se réveillait pour se nourrir des autres kaijus libérés. Celui de 2016 se réveille et traverse simplement, en droite ligne, le pays où il émerge. D’ailleurs il ne se montrera réellement violent que lorsqu’on l’attaquera. Avant ça, il se contentera d’avancer, tel un typhon, devant lui, causant ravages et destructions.

Mais, finalement, tout ceci n’est pas le réel propos du film. Hideaki Anno, l’inventeur/réalisateur d’Evangelion il y a maintenant plus de 20 ans, profite de l’occasion, en tant que co-réalisateur, pour filmer ses lubies habituelles : Shin Godzilla est un film sur le pouvoir, sur la politique, sur l’administration, avant d’être un film de monstres géants. La quintessence du kaiju, le bien nommé Godzilla, n’est en fait qu’un prétexte pour se lancer dans une critique du monde politico-administratif japonais actuel. Figé dans l’inaction, disposant de moyens dérisoires face à la menace, les politiques et hauts fonctionnaires qui se succèdent à l’écran sont autant d’échos à la gestion gouvernementale catastrophique du Japon dans les premières heures et les premiers jours qui suivirent l’incident de Fukushima.

Confronté à l’inefficacité de leur pseudo-armée, à un interventionnisme autoritaire progressif du grand frère américain, les protagonistes passent finalement leur temps à créer des alliances, faire des paris politiques improbables et à se démarquer pour s’assurer une place de première vue dans l’après-crise. Le sort de leurs concitoyens ne les inquiètent que très peu ; on pourrait même penser que Godzilla n’est finalement qu’un obstacle (et une opportunité?) dans leur gestion de carrière.

Cette déshumanisation de la catastrophe, représentée par de très longues scènes de dialogues et de réunions entre armée, experts, scientifiques, politiques et hauts fonctionnaires, contrastent violemment avec les images de destruction pure (certainement dans la seconde moitié du film) lorsque la caméra s’attarde sur le dieu lézard.

Anno et son coréalisateur Shinji Higuchi (scénariste d’Evangelion, qui s’était déjà frotter à du live-action avec quelques réalisations plutôt confidentielles hors-Japon) nous livrent donc un reboot totalement à contre-courant de ce que l’on pouvait raisonnablement attendre. La star du film, dans un design plus effrayant que jamais, n’est en rien plus froid que la brochette d’acteurs principaux, d’Hiroki Hasegawa l’idéaliste à Yutaka Takenouchi, le manipulateur. A l’instar du Gendo d’Evangelion, chaque personnage développe son propre agenda en dépit de (ou grâce à?) la crise.

Et ils maîtrisent assez bien la caméra pour en faire une réussite formelle, par la même occasion. Disposant d’un budget restreint (15 millions de dollars US, soit exactement 10 fois moins que son prédécesseur américain), ils sont cependant parvenu à tourner un film catastrophe réaliste, sobre, avec un aspect réaliste très prononcé pour démontrer qu’il ne s’agit presque pas d’une fiction. Ils ont par ailleurs globalement bien casté les divers rôles, à l’exception sans doute de la très énervante Satomi Ishihara à l’accent anglais simplement risible (le personnage qu’elle joue étant sensé résider aux USA). On ne peut que regretté qu’ils n’aient bénéficier que de deux heures pour développer leur récit, mettant de côté de nombreux personnages annexes qu’ils auraient sans doute épaissis dans un format plus long. Je pense en particulier à la bande de scientifiques marginaux, tous plus excessifs les uns que les autres. En somme : un regard neuf sur le kaiju movie qui mérite certainement une vision pour peu que l’on accepte aussi de réfléchir, entre deux séances de destructions d’immeubles.

PS: [SPOILER] Et si quelqu’un peut m’éclairer sur les dernières images du film, sur les espèces d’étranges humanoïdes naissant de la queue de Godzilla, je suis preneur… [/SPOILER]