Édité par Kevin J. Anderson, 1995
Ah ! Comment donner un avis argumenté sur une collections de nouvelles de l’EU (Extended Universe, pas European Union, bande de petits malins) de Star Wars quand on est, comme moi, biberonné depuis sa plus tendre enfance à coup de sabres lasers et de contrebandiers scruffy looking… Impossible, me direz-vous. Il me faut pourtant essayer.
Tales from the Mos Eisley Cantina est la première d’une série de trois anthologie de nouvelles éditées par Kevin J. Anderson au milieu des années 90. Le principe est simple : 16 auteurs de SF se sont prêtés au jeu et ont chacun à leur tour donner du corps aux extra-terrestres que l’on aperçoit parfois seulement au détour d’un plan dans la très fameuse scène de la Cantina du premier Star Wars (A New Hope). Cela donne 16 nouvelles, plus ou moins bien écrites, sur 16 personnages secondaires, plus ou moins connus (de Figrin D’an et Greedo à… Het Nkik -ok, c’est jawa- ? BoShek ??)
Vous aurez compris à ma présentation un peu cynique que la qualité de cette anthologie est toute relative. Les « grands noms » ne se sont d’ailleurs pas bousculés pour y participer. Mis-à-part Timothy Zahn (ici peu inspiré par les Tonika Sisters), Jennifer Roberson, Barbara Hambly et Kevin J. Anderson lui-même, les autres nouvellistes sont des inconnus au bataillon.
Tout n’est pas à jeter pour autant dans ce recueil : il est amusant, sur le principe de Rashômon, de découvrir les trajectoires des uns et des autres selon leur propre point de vue avant, pendant et après la fameuse scène de la Cantine, où Han tira en premier et Obi-Wan sectionna un membre (passage obligatoire de tout Star Wars qui se respecte). De tête, seule la nouvelle sur Ponda Baba et le Docteur Evazan ne se passe pas pendant les évènements de l’épisode 4 (l’une des meilleurs nouvelles du bouquin, d’ailleurs). Amusant aussi de découvrir des cultures extra-terrestres toutes plus extravagantes les unes que les autres.
L’anthologie, inédite en français, a, de par sa piètre qualité moyenne, peu de chance d’être un jour traduite et éditée de par chez nous. Si la curiosité vous pousse à vous faire une opinion vous-mêmes, je vous suggère d’écumer les bouquinistes ou de vous résoudre à la chercher sur le net comme les vilains petits pirates que vous êtes. Ou vous me croyez sur parole et vous passez votre chemin en laissant de côté cet objet peu probable. L’ayant lu, je comprend désormais mieux pourquoi n’importe quelle ombre aperçue à l’écran dans la trilogie originale a à peu près 14 pages A4 de biographie fictive sur le net. L’Univers Étendu l’explique. Le justifie-t-il ? Pour les fanatiques sans doute. Pour les curieux nettement moins.