De Neil Gaiman, 2016.
A l’instar du Monarque dans la Vallée, Le Dogue noir est une novella, signée Neil Gaiman, qui nous narre un nouvel épisode dans la vie d’Ombre Moons, le héros mutique d’American Gods. La nouvelle est un peu plus courte que le Monarque, mais fait toujours partie de la très bonne production de Gaiman. Fantastique nouvelliste, on comprends à la lecture de ce texte que Gaiman aime retrouver l’univers d’American Gods et d’Anansi Boys. Et, en tant que lecteur, on ne peut qu’être d’accord !
Ombre continue donc son voyage au Royame-Uni (avant ou après le Monarque ? il y a quelques indications de temps passé depuis American Gods, mais j’avoue ne plus m’en souvenir) et le voilà qui arrive dans un pub dans un petit village paumé où il sympathise avec un gentil couple de quadras locaux. Coincé pour la nuit, le couple l’invite à dormir chez eux avant de reprendra sa route le lendemain. Et Ombre les trouve sympathiques, gentils, un peu excentriques peut-être, mais définitivement attachants. Et puis Ombre a également croisé une jeune femme aux cheveux courts, au pull vert et aux jeans délavés qui semble lui marquer un intérêt certain. Ombre se laisse donc tenter et décide de rester quelques jours, d’autant plus que sur le chemin de retour du pub, son gentil hébergeur tombe dans les pommes après avoir vu le dogue noir, synonyme de mauvais présage (de mort, en fait) dans le folklore local.
Mais bien sûr, les apparences sont trompeuses et on croisera avant la fin de l’histoire des fantômes, un assassin et Bastet, qui refait ici une apparition indirecte pour rappeler à Ombre qui il est réellement. Au Diable Vauvert édite cette courte nouvelle dans la même collection que le Monarque et que la réédition d’American Gods et le texte est une nouvelle fois superbement illustré par Daniel Egnéus, qui met ses pinceaux et son style très gothique au profit de la poésie en prose de Gaiman. La mise en page est particulièrement soignée et l’impressionnisme d’Egnéus font à nouveau mouche et le livre, en plus d’être un bel objet, n’en devient que plus agréable à lire.
Même bémol que la dernière fois ; 22 euros pour une petite heure de lecture, ça fait évidemment un peu mal au porte-feuille. Mais il faut avouer que les trois tomes (American Gods et les deux novellas), posés l’un à côté de l’autre, sont du plus bel effet dans une bibliothèque qui fait la part belle au fantastique. Et Gaiman mérite en fait amplement cette édition un poil luxueuse. Du tout bon, en somme !